Médicaments
du TDA/H et des principaux troubles psychiatriques associés
■ Ce
chapitre ne se substitue pas aux préconisations du corps médical.
C’est un fait que beaucoup d’adultes TDA/H pratiquent
l’auto-médicamentation en recherchant la molécule miracle qui n’existe
évidemment pas. Donc, sans vouloir favoriser l’usage des médicaments (la medication comme ils disent au Quebec) car ce n’est
pas la meilleure solution à long terme, voici un résumé de ce
que l’on trouve dans la littérature et mis à jour grâce à des centaines de
témoignages :
Tout comme des lunettes peuvent être utiles à un myope, certains
médicaments corrigent le déficit en dopamine et noradrénaline du cerveau
TDA/H (les stimulants). D’autres régulent l’humeur labile ou simplement diminuent le stress
ou l’hypersensibilité souvent induit par le TDA/H en agissant surtout
sur la
sérotonine (les anti-depresseurs). Le docteur Amen aux Etats-Unis identifie même 6 sous-familles de
TDA/H (Hyperactif, hypo-actif, over-focused, humeur labile, convulsif,
colérique) avec leurs traitements associés (stimulants, antidépresseur ou
antiépileptique).
Ces médicaments ne sont pas très dangereux ni addictifs pour la plupart, mais
il vaut mieux privilégier les dosages faibles et les considérer comme provisoires, le temps de
régler les problèmes les plus importants (il peuvent en effet donner un
impulsion très positive pendant quelques jours/semaines), et de trouver des solutions plus
naturelles et durables. Il faut savoir en
effet que leurs effets peuvent diminuer au fil du temps (les récepteurs des
neurotransmetteurs se désensibilisent) ou bien leurs effets secondaires
peuvent être insupportables à moyen terme. Il faut savoir aussi que tout
psychotrope a des effets secondaires et modifient de nos comportements, et même
une partie de notre personnalité, donc il faut donc s’y adapter mais
cela prend du temps. Il est donc
préférable de rester soi-même et de chercher d’autres solutions pour le long
terme. Attention à ne pas s’attacher au souvenir de l’effet magique des
premiers jours qui est courant et en plus amplifié par l’effet placebo. A
terme les psychotropes (stimulants, anti-depresseurs, anxyolytique,
neuroleptique) agissent de mois en moins, on a donc tendance à augmenter
le dosage et donc les effets secondaires, et on se retrouve dans un
cercle vicieux ou c’est le médicament qui fait plus de dégâts que le
trouble d’origine et créer une dépendance physiologique ou psychologique
selon les molécules utilisées.
Ceux qui disent que ces médicaments sont sans effets bénéfiques et à
l’inverse ceux qui disent que qu’ils sont sans effets secondaires sont
des extrémistes, ce chapitre tente une vision objective sur ce sujet
brulant.
vérifier tout ceci avec votre médecin, psychiatre ou neurologue
spécialiste du TDA/H) :
■ Spécifiques
TDA/H
– Stimulants
le méthylphénidate est une
molécule de la catégorie des stimulants, donc très contrôlée et sous
prescription uniquement à l’hôpital dans la plupart des pays
francophones. Elle se présente sous sa forme normale, la
Ritaline (Ritalin ou
Biphentin chez les anglo-saxons
et les quebecois, Rilatine chez les belges), ou sous sa
forme libération prolongée, le Concerta ou Ritaline
LP ou Quasym LP.
Elle augmente la disponibilité de la dopamine au
niveau des synapses, et permet donc de se concentrer et de rester sur les
tâches qui ne motivent pas naturellement. Elle peut être prise uniquement certains
jours, quand on le sent nécessaire, un peu comme le café mais en plus
efficace. Cette molécule
peut aussi stabiliser la labilité émotionnelle, améliorer durablement
l’humeur, et augmenter le fonctionnement
personnel et social. Elle peut permettre aussi de traiter une dysthymie ou
certaines formes de dépressions atypiques spécifiques au TDA/H. Son effet est immédiat (20 mn) et dure 4 heures (ritaline) ou 10 heures
(concerta, ritaline LP). C’est le seul stimulant autorisé dans certains pays
francophones. Il a le mérite d’être efficace sans risque d’addiction ou de
détournement festif. Il fonctionne bien ou assez bien dans 50% des cas, c’est à dire
beaucoup moins bien que chez les enfants ou le taux de réussite atteint 80%.
Sur le long terme, ce pourcentage baisse et seulement moins de 20% des
adultes TDA/H en ont un usage positif sur le long terme. Il est donc
préférable de considérer ce traitement comme temporaire.
Comme tout psychotrope,
l’effet de cette molécule est imprévisible avant de l’avoir essayé.
Généralement, elle calme les hyperactifs et au contraire elle met en
mouvement les hypoactifs. Le fait qu’une même molécule puisse améliorer
deux symptômes aussi opposés que l’hyperactivité et l’hypoactivité est
une preuve de plus de leur même origine neurologique à savoir le déficit
d’attention causé par une inconsistance de la dopamine. Elle leur permettant de se concentrer sur leurs
tâches prioritaires ou routinières mais uniquement s’ils en ont la
volonté, donc le médicament ne suffit pas à lui tout seul pour avancer
dans sa vie d’adulte. Pour certains, cela va réduire leur anxiété du fait
de leur sentiment d’être plus performant, pour d’autres cela va au
contraire augmenter la nervosité et donc l’anxiété, du fait du coté
excitant de cette molécule (comme le café). Il faut faire une différence
entre l’effet immédiat, après 20mn, qui est souvent plus intéressant que
l’effet sur le long terme, au bout de quelques mois, avec les effets
secondaires et une éventuelle baisse des effets positifs. Une minorité
constate l’inverse, un effet plus intéressant au bout d’un mois. Mais on
constate que ceux qui vantent le plus le méthylphénidate sont ceux qui
ont commencé le traitement depuis quelques jours seulement (ou quelques
heures) et certains attaché longtemps ce souvenir.
Donc les effets secondaires du méthylphénidate peuvent aussi aboutir à l’effet
inverse, il faut donc être très prudent. Les effets secondaires
sont proportionnels au dosage et sont plus nombreux que chez les enfants.
Ils peuvent être de la dysphorie (Tristesse, tension, anxiété) et surtout une irritabilité
qui peut apparaitre, même après quelques semaines ou quelques mois, tout
comme des obsessions ou des tics. Plus immédiatement, on peut observer
chez certains une diminution d’appétit entrainant une perte de poids, une
augmentation de la pression sanguine, des palpitations, une grande nervosité,
de la paranoïa, de l’insomnie (ne pas prendre après 18H sauf pour
certains qui au contraire ont besoin d’une demi-dose au coucher),
plus rarement
plus rarement des symptômes de bouche sèche et d’inconfort
gastro-intestinaux. La
forme prolongée du méthylphénidate que l’on prend en une seule prise le
matin (Concerta, Ritaline LP) évite l’effet rebond que l’on observe assez
souvent, à savoir une baisse d’humeur et de concentration quand
l’effet de la molécule diminue entre les prises (toutes les 4 heures en
général). Le plus délicat est de trouver le bon dosage avec
son psychiatre (ou neurologue), et savoir l’arrêter si ses effets
secondaires négatifs deviennent plus important que ses effets positifs.
Il y a aussi des effets secondaires plus insidieux à long terme, car les
changements cognitifs et comportementaux induits par le coté dopant des
stimulants peuvent provoquer des décisions qui sont ensuite regrettées
(divorce, lancement d’un business trop ambitieux, …). Certains
constatent une augmentation de comportements addictifs comme
l’utilisation abusive de l’ordinateur, des jeux ou des relations
virtuelles, s’il s n’y a pas une volonté d’utiliser les effets de cette
molécule pour résoudre ses problèmes les plus urgents dans sa vie, pour
avoir la force de mettre en place des solutions plus naturelles (sport,
hygiène de vie, reconversion vers une métier compatible TDA/H,
relaxation, …) , puis abandonner le médicament même s’il vous a permis
d’avancer durant une période. Même si cette molécule ne créé pas une
dépendance physiologique, elle peut créer une dépendance psychologique
qui peut masquer le fait que les effets secondaires ou les changements
comportementaux induits peuvent enfoncer le patient dans des problèmes
financiers ou relationnels qu’il n’avait pas avant.
Aux USA et en Suisse, il est aussi prescrit de la dexedrine
(dextroamphétamine)
qui est un certain type d’amphétamine utilisé à petite quantité
à des fins médicale. Le stimulant le plus utilisé pour les adultes américains (plusieurs
millions) est l’Adderall, qui est mélange de
4 sels d’amphétamine et qui semble bien fonctionner, avec toutes
les réserves que l’on peut faire sur ses effets secondaires et sur le long terme et les abus possibles
(dopage physique et intellectuel, drogue récréative à plus grosse dose).
Le canada a d’ailleurs décidé d’interdire sa vente du fait de ses
abus (Seule la forme
libération prolongée avait été agréée, l’Adderall XR), mais a néanmoins conservé l’agrément. Revenons
à des molécules plus raisonnables sorties aux USA, Le Focalin
(Dexmethylphenidate) proche de la ritaline, et surtout le
Vyvanse (lisdexamfetamine), une amphétamine non
euphorique, sans risque d’abus ou de détournement sous forme injectable,
car il a une action progressive (14 Heures). Ce dernier a récemment reçu une
autorisation de mise sur le marché au Canada. Certains psychiatres des pays
européens francophones prescrivent, dans certains cas précis, ces
médicaments en vente seulement aux USA.
■ Spécifiques
TDA/H – Non Stimulant
L’atomoxetine (médicament nommé
Strattera)
est une molécule disponible depuis peu dans les pays francophones (2011 en France) active la
noradrénaline et la sérotonine et donc agit à la fois sur la concentration,
et aussi sur l’humeur et l’anxiété mais sans atteindre
l’efficacité d’un antidépresseur. Moins immédiat dans
l’action, il nécessite d’être pris tous les jours pendants plusieurs
semaines au minimum pour obtenir l’effet optimum. Elle a beaucoup d’effets secondaires proportionnels
au dosage et peut entrainer des changements comportementaux importants. Par
contre elle a moins d’effet négatif sur la libido que les antidépresseurs
et peut au contraire l’augmenter. Cette molécule étant relativement nouvelle, il y a moins de retour
d’expérience que pour les stimulants et les anti-depresseurs, ce qui explique la brièveté de ce paragraphe.
Peu d’adultes TDA/H semblent satisfaits de cette molécule sur le long
terme, bien qu’elle semble en faire avancer certains sur le court terme
(quelques mois).
■
Antidépresseurs
Les antidépresseurs
ne sont pas directement prescrit pour le TDA/H, mais pour certains
symptômes de 2eme niveau : A dose normale ils permettent de traiter
une dépression atypique qui est souvent une conséquence des échecs à
répétition dus au TDA/H Ils permettent aussi de traiter l’hypersensibilité et l’anxiété,
peuvent éviter un burnout ou en sortir assez rapidement. 25% des adultes
TDA/H ont aussi de vraies dépressions, 25% ont une véritable anxiété généralisée.
Or ces 2 troubles psychiatriques majeurs
provoquent aussi une baisse générale de l’attention, et le praticien TDA/H
peut juger qu’il est préférable de les traiter en priorité avec ce type
de médicaments (Antidépresseur) . Les principaux effets secondaires des antidépresseurs sont la baisse de la libido et aussi un sommeil un
peu moins récupérateur. Il peut y avoir d’autres effets secondaires
(nausée, vertige, …) les premiers jours qui disparaissent ensuite. « » » »
L’effet des premiers jours n’est pas
nécessairement l’effet définitif au bout d’un mois. Les adultes TDA/H,
très sensibles au niveau des neurotransmetteur (dopamines, noradrenaline,
serotonine),
peuvent ressentir une euphorie ou un soulagement de leur anxiété sociale dés le premier jour, mais qui peut se
transformer rapidement en sensation d’apathie, ou il est difficile
d’aller de l’avant même si cela soulage de la souffrance psychique. Il
peut s’en suivre une procrastination encore plus grande ou une stagnation
dans ces projets si on n’a pas un emploi du temps déjà bien rempli à ce
moment là. Les effets secondaires des premiers
jours disparaissent souvent au bout d’une semaine et l’effet définitif
est réellement là au bout de quelques semaines donc il faut être un peu
patient sauf si c’est insupportable. La molécule doit être prise tous les jours pendant au moins 6
mois s’il s’agit d’une vraie dépression et pour que celle-ci baisse vraiment, ce sera encore plus
efficace si une thérapie est engagée en parallèle car on aquiere une nouvelle
lucidité pendant la prise de ces médicaments. Il est possible de prendre un antidépresseur pour
améliorer l’humeur, puis y ajouter le méthyphenidate pour améliorer
l’attention, bien que les cocktails de médicaments sont à éviter si
possible, Certains sont obligés de prendre un anti-depresseur à vie même
à faible dose pour stabiliser leurs émotions, mais pour la plupart des
gens il faut essayer de les stopper le plus tôt possible, car au bout de
quelques semestres ils peuvent agir de moins en moins. Entre temps, on
peut en avoir développé une addiction psychologique et Il faut alors augmenter le dosage et donc les
effets secondaires, et on se retrouve dans un cercle vicieux ou le
médicament devient le facteur principal de la dépression en lui-même
Certains anti-depresseurs sont plus addictifs et il faudra les arrêter
progressivement en baissant le dosage. Si une
molécule ne marche pas, une 2eme puis une 3eme est souvent essayée par le
médecin car l’efficacité de chaque molécule est très différent d’une
personne à l’autre et de manière imprévisible.
Environ 10% des personnes diagnostiquées TDA/H combinent ce syndrome avec un trouble bipolaire classique, et
peut-être encore 20% sous une forme
atténuée, la cyclothymie, qui correspond à des variations très rapides de
l’humeur (alternances d’euphorie, de tristesse et d’irritabilité dans la
même semaine).
La prise d’antidépresseurs peut être
dangereuse pour toute personne bipolaire ou cyclothymique : après un
effet agréable souvent très rapide, elle peut déboucher sur une phase
d’excitation exagérée (l’hypomanie) qui sera suivie à son tour d’un
rebond dépressif encore plus grave et faire surgir un trouble bipolaire
là où il n’y en avait pas auparavant, ou encore aggraver un trouble existant en
provoquant des cycles encore plus rapides et plus violents ! En fait,
les spécialistes ont plutôt tendance à orienter en priorité les personnes
bipolaires ou à risque bipolaire vers des médicaments de la famille des thymo-régulateurs (cf. plus bas) qui permettront de réduire les
fluctuations d’humeur, même s’ils ne sont pas non plus dénués
d’inconvénients.
Attention aussi, les
antidépresseurs (souvent prescrit par les
généralistes) peuvent aussi pousser les patents suicidaires à passer à
l’acte dans les premiers jours du traitement, les médecins savent qu’il
faut souvent accompagner ces molécules avec un anxiolytique pendant
quelques semaines. Les antidépresseurs peuvent aussi aggraver ou déclencher une irritabilité,
voire une agressivité chronique chez certaines personnes à risque. Par
ailleurs, il est parfois difficile, surtout chez les
personnalités sensibles, d’arrêter certains antidépresseurs sans ressentir un
effet rebond : rechute dépressive ou irritable liée au manque de
sérotonine. Il est donc recommandé aux adultes qui se reconnaissent dans
les symptômes décrits dans ce site d’être prudent quand on prend
un antidépresseur sur la seule base d’une ordonnance établie par un
psychiatre non spécialiste du TDA/H, surtout si l’ordonnance est
établie par un médecin généraliste.
■
Catégories d’Antidépresseurs (SNRI, SSRI,
Autres)
La catégorie d’antidépresseur
la plus intéressante pour le TDA/H est ce qu’on appelle les SNRI (ou IRSN)
qui sont des inhibiteurs de la recapture de la noradrénaline et la sérotonine.
C’est la catégorie la plus récente ds anti-depresseur, ils s’appelent antidépresseurs
s’appellent
Effexor
(venlafaxine)
et Cymbalta (duloxétine) et dans certains pays l’Ixel
ou Savella (Milnacipran) et Pristiq
(Desvenlafaxine) qui est une forme épurée de la venlafaxine. Selon le dosage, ils traitent l’anxiété, puis
la dépression, puis le TDA/H, dans une moindre mesure car ils n’agissent sur la
noradrenaline et la dopamine qu’à partir d’un certain dosage.
Ils sont assez addictifs et leur arrêt doit se faire par pallier. L’effexor est
depuis plus de 10 ans le
médicament de choix des praticiens pour le TDA/H adulte quand il y a une
forte commorbidité (Anxiété, Humeur
labile, addictions, agressivité). L’action sur la noradrénaline n’est
perceptible qu’à une dose assez élevée avec ce médicament, il y a même
une action sur la dopamine mais seulement avec une dose très élevée ce
qui augmentera tous les effets secondaires de ce médicament. Le Cymbalta, beaucoup plus récent
(2010 en France),
est de plus en plus prescrit par les médecins car il est le seul à soigner
certaines dépressions rebelles (+ douleurs neuropathiques et fibromalgie),
et par les psychiatres spécialiste du TDA/H car il a un effet sur la noradrelanine plus important à la dose minimum, ce qui évite ses nombreux
effets secondaires à plus forte dose. L’arrêt de ces 2 molécules doit
être fait progressivement, de par leur coté addictifs, pour certaines
personnes.
Une autre catégorie d’antidépresseurs plus
ancienne (~1980) mais relativement moderne est ce qu’on appelle les SSRI (ou ISRS)
qui sont
des inhibiteurs de la recapture de la sérotonine. Il n’ont pas de vertus
propre au TDAH mais peuvent être intéressant pour les comorbidités
associées (Depression, Anxiété). Du
plus énergétique au plus calmant, ils s’appellent
Prozac (fluoxetine), Zoloft (sertraline), Seroplex
ou Lexapro (escilatopram),
Seropram ou celexa (citalopram) et Deroxat
ou paxil (paraoxetine). les 3 dernières molécules ont en
plus un effet sur l’anxiété sociale mais la paroxetine est un peu plus
addictive. la molécule escilatopram est le SSRI qui a le moins d’effet
secondaire dans cette catégorie, et à ce titre elle est souvent prescrite
en première intention.
Certains se prennent en goutte pour se limiter à 1/4 ou 1/8 de dose, ce qui
peut être suffisant pour
faire baisser l’hypersensibilité ou le stress s’il n’y a pas de
dépression associée. Ils n’améliorent
pas l’attention sauf si la déprime, le stress ou l’anxiété sont paralysante.
la régulation de l’humeur ou de l’hypersensibilité peut être intéressante
(voir aussi plus bas les thymorégulateurs) pour sortir la tète de l’eau, mais cela freinera aussi notre capacité
d’entreprendre et ils peuvent donc avoir un effet secondaire très gênant
qui est l’augmentation de la procrastination (je me sens assez bien
pourquoi je m’obligerait à faire …).
D’autres antidépresseurs (ni SSRI ni SNRI) ont
été reconnus comme pouvant être bénéfique pour le TDA/H avec comorbidités
:
– Le Wellbutrin ou Zyban (Bupropion) est
classé comme Inhibiteur de la recapture de la noradrénaline et de la
dopamine (IRND) antidépresseur
en Amérique (sous le nom Wellbutrin) , plus spécifique pour le TDA/H
car il est assez stimulant. En Europe on le trouve sous
l’appellation Zyban et il est prescrit pour l’arrêt de la
cigarette, l’occasion de faire une pierre deux coups pour les
fumeurs TDA/H ! Il a toutefois des effets secondaires.
– Le Remeron ou
Norset (Mirtazapine) est classé comme antidepresseur
noradrénergique et sérotoninergique spécifique (ANSS). Assez récent dans
la pharmacopée du TDA/H, proche des trycicliques avec moins d’effets
secondaires, il semble donner
d’assez bons résultats pour des personnes qui ont aussi des troubles du
sommeil, un manque d’appétit et un manque d’intérêt dans leurs activités
préférées. Mais comme toujours avec des effets secondaires notamment sur
le sommeil (trop ou pas assez) et une augmentation exagérée de l’appétit
qui peut entrainer un surpoids.
– Le Pertofran ou Norpramin (Desipramine)
est classé Tryciclique ou Imipraminique, c’est à dire la toute première
génération d’antidepresseur (Années 60) , donc avec des gros effets
secondaire à doses élevées. A petite dose il conserve un intérêt car il
est très stimulant. On trouve aussi dans la littérature TDA/H le
Tofranil (Imipramine) qui a été le tout premier
anti-depresseur mis sur le marché, avec donc beaucoup d’effets
secondaires comme c’était le cas à l’époque.
■
Autres médicaments (régulateurs d’humeur
, anti-hypertenseurs et neuroleptiques)
Certaine formes de TDA/H impulsives et
colériques peuvent se soigner avec des antiépileptiques (depakote,
depakine ou depakene , tegretol).
Ceux-ci sont aussi parfois prescrit pour les personnes bipolaire à forte
période de type maniaque sans être très efficace pour les épisodes
dépressifs. Comme il a
été vu plus haut à propos des antidépresseurs, pour les adultes TDA/H qui ont des
grands changements d’humeur
fréquents (forte cyclothymie) ou non fréquents (trouble bipolaire), un thymorégulateur à base de lithium
(Carbolith, Duralith, Lithane), si possible à faible
dose, peut être le médicament le mieux adapté car il est assez bien
toléré. Quelquefois un dosage très faible peut-être suffisant pour rendre
plus confortable la vie de ces personnes. Le lithium n’a pas trop
d’effets secondaires s’il a pris au bon dosage et il souvent sous-estimé
parmi les solutions offertes aux adulte TDA/H qui ont des gros
changements d’humeurs. Enfin, un régulateur d’humeur
plus récent, le lamictal (lamotrigine) plus efficaces
pour les phases dépressives des personnes bipolaires qui sont moins gênés
par leurs phases maniaques, mais moins souvent prescrits chez les adultes
TDA/H bipolaires.
La Clonidine et la
Guanfacine sont des molécules qui sont de plus en plus
prescrites pour traiter le TDA/H. On les recommande, souvent en
concomitance avec le méthylphénidate, pour les jeunes qui sont très
excitables, hyperactifs, impulsifs, défiants, irritables, explosifs et
d’une humeur labile. Elle pourrait aussi réduire les symptômes
d’agressivité. Un autre avantage de ces molécules est qu’elle peut
réduire l’insomnie souvent liée aux stimulants
lorsqu’elle est prescrite en combinaison avec des psychostimulants comme
le methylphénidate. Mais
comme toujours, on doit réfléchir à d’autres solutions de type éducative
ou thérapeutique avant de prescrire une combinaison de plusieurs
médicaments qui ont des effets secondaires malsains sur tout l’organisme.
Enfin, sauf pour les psychoses aigues pour
lesquels ils sont conçus comme la schizophrénie, il y a la vaste catégories des
neuroleptiques, dont il faut se méfier car il peuvent être
rapidement destructeurs, Ceux-ci sont parfois utilisés comme
camisole de force chimique, pour des adultes TDA/H très impulsifs en
grande crise émotionnelle, souvent à tort par des médecins
désemparés, éventuellement lors d’internement forcés en hôpital
psychiatrique comme cela se faisait beaucoup il y a quelques décennies. A
cette époque, bien qu’on ait aucune preuve, beaucoup d’adultes TDA/H ont
dû ainsi se retrouver dans des asiles de fou, et le devenaient sans doute
réellement en perdant contact avec leur liberté.
■
Spécifiques narcolepsie/hypersomnie et/ou problème de sommeil
(pb d’endormissement, réveil nocturne, jambe sans repos)
Certains adultes TDA/H cumulent des problèmes de narcolepsie
c’est à dire d’endormissement courts et intempestifs en journée avec
éventuellement une perte brusque de tonus musculaire (cataplexie).
D’autres (ou les mêmes) ont des problèmes d’hypersomnie
c’est à dire des besoins de longues nuits qui se terminent souvent par un
difficile réveil suivi d’une journée avec un gros déficit d’attention. Le methylphenidate
(ritaline, concerta) peut être efficace pour réguler leur
cycle de sommeil en évitant la narcolepsie. Officiellement c’est d’ailleurs la seule indication de
cette molécule pour l’adulte dans certains pays (France,…), car
souvenez-vous le TDA/H disparait officiellement à 12 ans … D’autre praticiens lui
préfèrent le modafinil qui retarde ou régule le sommeil
sans le coté stimulant, son dosage et le moment ou il faut le prendre
doit-être aussi strictement conseillé et suivi par un médecin spécialiste
de cette molécule.
Beaucoup d’adultes TDA/H ont des problèmes de sommeil ou de qualité de
sommeil. La qualité du sommeil
est tellement importante pour notre attention que certains
praticiens préfèrent la traiter en priorité avec un examen d’enregistrement
du sommeil. Signalons la mélatonine (hormone du sommeil)
qui peut améliorer naturellement la qualité du sommeil, sous sa forme
prolongée (hypnotique naturel à partir d’un certain âge) ou sa forme
immédiate (inducteur de sommeil pour les problèmes d’endormissement). Mais
elle décale le cycle de sommeil ce qui peut entrainer un réveil très tôt.
Elle peut-être aussi utilisée occasionnellement pour la récupération lors
d’un coucher tardif ou dans la gestion du jetlag (décalage horaire en
avion). Certains ont une apnée du sommeil (plus lié à une surcharge pondérale
que l’on retrouve chez beaucoup d’adultes TDA/H) , ou syndrome d’apnées
obstructives du sommeil (SOAS), qui peut se diagnostiquer chez un
pneumologie, qui leur prescrira souvent un traitement non médicamenteux
basé sur un équipement contenu dans une mallette portable, et qui
délivrera toute la nuit une pression d’air continue à travers un masque
(pas facile à supporter). Citons aussi le somnambulisme, le bruxisme
(grincement des dents), les terreurs nocturnes, …
Pour les problèmes plus classiques d’endormissement ou d’éveil nocturne
prolongé, il y a un registre plus chimique mais respectueux de la qualité du
sommeil, et sans effets secondaires à doses normales, à savoir les 2 seuls hypnotiques
de la pharmacopée, le
zopiclone ou imovane (durée d’action 6
heures) et le
zolpidem ou stilnox (3 heures). Certains les utilisent au
besoin, seulement lors de réveils précoces prolongé, ou certains soirs la
veille de journées importantes. Ces 2 hypnotiques peuvent améliorer la
qualité du sommeil souvent défectueuse chez nous, mais ils sont sous prescription
très contrôlée car leur danger réside dans le fait qu’on peut en devenir
dépendant pour trouver le sommeil, et surtout devoir augmenter les doses
pour que cela continue de fonctionner, surtout si on ne met pas en place
avant d’autres stratégies plus naturelle pour améliorer le sommeil.
Donc ces 2 hypnotiques, malgré tout intéressants, ne devraient être évoqués
à son médecin que lorsqu’on a essayé toutes les autres stratégies pour
améliorer le sommeil (voir plus loin dans le tableau de solutions).
Pour des insomnies liées à une forte anxiété, un anxiolytique
benzodiazépine classique (voir paragraphe plus bas) pourra
occasionnellement permettre de casser un cycle de mauvais sommeil
fragmenté avec réveil anxieux et ruminations, telle une béquille
d’urgence, mais en évitant scrupuleusement de s’habituer à le prendre
plusieurs nuits consécutives. Pour des insomnies encore plus tenaces, certains spécialistes prescrivent
des neuroleptiques hypnotiques comme le tercian, à plus faible dose que pour les
psychoses, mais qui assomment quand même le lendemain, donc à éviter sauf
période très difficile. Signalons que les médecins préfèrent souvent prescrire la doxylamine (Donormyl,
Lidene, Noctyl), disponible celui-ci sans prescription, mais qui ne
respecte malheureusement pas du tout la qualité du sommeil, donc pas bon
pour l’attention le lendemain, sans parler des effets secondaires
tels que la bouche sèche. On retrouve malheureusement aussi
cette molécule dans les médicaments contre le rhume (cachets de nuit).
Citons aussi le syndrome des jambes sans repos (SJSR), 8% de la population,
dont l’association avec le TDAH est important (25%). Il se caractérise par
une sensation de douleur , fourmillement ou brulure et l’envie de bouger les
jambes spécialement dans le lit (PLMS) ou ces personnes dorment sans drap ni
couverture en dessous du genou. Cela peut ainsi altérer la qualité du
sommeil et augmenter tous les symptômes du TDA/H. Les médicaments pour le
SJRS les plus efficaces sont souvent les antiparkinsoniens
à faible dose (le seul à avoir l’AMM en France est le ropinirole).
■
Spécifiques
anxiété et trouble panique
En dehors d’une période d’anxiété majeure, il faut absolument
se méfier d’un utilisation régulière des Anxiolytiques Benzodiazépine (valium, lexomil,
xanax, temesta, lysanxia, veratran, …), qui sont souvent prescrits aussi
pour l’endormissement mais qui détériorent la qualité du sommeil et la
mémoire, tout en étant très addictifs. Des études récentes indiquent même
qu’ils pourraient favoriser l’apparition de la maladie d’Alzheimer ou
d’autres formes de démences séniles. Attendez donc d’être très vieux
pour les prendre car ils diminuent en effet les souffrances psychiques
liées à la vieillesse et la fin de vie. Pour revenir sur l’anxiété des
TDA/H, qui est souvent une anxiété de performance, une inquiétude
temporaire ou irrégulière, certains adultes gardent juste un de ces
comprimé Benzodiazépine dans leur poche, cela les rassure et diminue le
niveau général d’inquiétude, et la plupart du temps ils n’en ont pas
besoin. En cas de forte inquiétude ils en prennent un (ou un demi ou
quart), ce qui va augmenter leur attention de par la diminution de leur
pollution anxieuse. Pour ce type d’utilisation, le veratran
est le plus approprié car il a la demi-vie la plus courte (4 heures) et
commence à être préféré par les médecins par rapport au lexomil dont les
effets abrutissant durent plus longtemps (20 heures).
Pour un traitement régulier, si c’est vraiment nécessaire pendant une
période car l’anxiété trop forte accentue le TDA/H, votre médecin
privilégiera sans doute des dosages très faible. Dans cette optique, le
rivotril est le moins dangereux, bien qu’il
soit principalement classé dans la catégorie antiépileptique, il est
prescrit aussi à faible dose pour améliorer le sommeil, ou prévenir les attaques de panique, et
permettre ainsi aux patients de ne plus avoir peur de quitter leur
domicile et retrouver une sociabilité.
Pour finir avec
ce chapitre anxiété, en
dehors des Benzodiazépines comme on vient de le voir, il y a les antidépresseurs SSRI ou SNRI
(vus plus haut) qui sont sans contexte de meilleures solutions
sur le long terme, car ils sont moins addictifs et ont moins d’effet négatifs
cognitifs, avec toutes les réserves que l’on a vu
plus haut (paragraphe antidépresseur) pour les personnes bipolaires et
cyclothymiques. L’effexor à la dose minimale est le plus
souvent prescrits aux adultes TDA/H, quelques gouttes de la plupart des
SSRI (1/4 de dose normale) sont efficaces aussi pour l’anxiété ou
l’inquiétude exagérée des adultes TDA/H, mais ils n’agissent
réellement qu’au bout de quelques jours et ne doivent pas être utilisé en
urgence donc. Citons aussi le buspirone,
peu dangereux car c’est un anxiolytique non benzodiazépine, mais qui
n’agit pas immédiatement non plus. Enfin
pour les très fortes anxiétés ou phobies sociables, certains
neuroleptiques sont parfois prescrits.
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